Ce trousseau d'outils est là pour vous accompagner, vous aider à vous
structurer et ainsi favoriser la mobilité des artistes.
© Fondation CMA & Eurockéennes de Belfort, octobre 2015
offre des réponses à vos questions sur :
– les droits d’auteur-e et les droits voisins
– la structuration professionnelle
– l’entourage de l’artiste (manager, agent-e, producteur-trice, attaché-e de presse)
– la production de concert
Trouver des financements pour mener à bien un projet demande un réel investissement. Il est dès lors important de s’adresser à la structure adéquate et de lui fournir des informations pertinentes.
Le premier partenaire de l’artiste est en principe sa commune d’établissement, puis son canton. En fonction du projet porté, des structures spécifiques apportent également leur soutien.
© Fondation CMA, novembre 2018
Chaque structure sollicitée a des critères de sélection précis. Il est dès lors impératif d’en prendre connaissance dans le détail avant d’envoyer une demande. Certains documents sont cependant récurrents.
C’est le cas notamment :
Le dossier de présentation
Celui-ci se veut précis et synthétique. Il est important que la personne qui lira votre dossier se rende compte dès la première page du sujet et de la pertinence du projet vis-à-vis du type de soutien accordé par sa structure.
De manière générale, un dossier de présentation doit contenir :
Le budget prévisionnel
Celui-ci doit être détaillé, réaliste et équilibré (les dépenses doivent être égales aux recettes).
Il doit notamment inclure :
Un business plan et un plan marketing peuvent être demandés dans certains dossiers (par ex.Musique +) voici nos définitions :
Business plan
Dans une demande de soutien pour un projet culturel, il s’agira d’analyser votre potentiel et votre place sur le marché que vous convoitez. Cela peut prendre en considération des indications sur la situation du marché, qu’est-ce qui existe déjà, comment vous percevez son évolution, comment vous comptez développer le projet présenté ; à quelles échéances (un déroulé schématique des différentes étapes) et, le cas échéant, avec quels partenaires (agences, labels, associations, institutions, collaborations artistiques…).
Finalement, cela peut se résumer à présenter une auto-évaluation de votre projet.
Plan marketing
Le plan marketing recense les actions concrètes visant à diffuser et promouvoir son projet auprès du public. Il donne des indications quantitatives et qualitatives (public cible, opérations à mener, chiffres à atteindre, échéances, etc.). Il énonce notamment la stratégie de diffusion et de promotion du projet (achat de publicité-promotion-diffusion, distribution physique et/ou digitale).
Calendrier de mise en œuvre
Un calendrier ou plan de mise en œuvre reprend les principaux éléments de votre projet et vous permet de définir comment les atteindre et en combien de temps. Ce type de plan, généralement décliné sous forme de tableau ou de liste permet clarifier le déroulement des activités. Construit comme une chronologie visuelle, il fournit une vue d’ensemble du projet et peut être plus facile à suivre que le format d’un planning conventionnel. Ce dernier vous aide à gérer votre temps et vos ressources, à minimiser les risques et à maximiser les opportunités, ainsi qu’à suivre vos progrès au fur et à mesure de la mise en œuvre et à respecter vos délais. Evidemment, cette projection s’adapte aux réalités du projet et du terrain.
Outils pratiques
Si les outils bureautiques habituels (Word, Powerpoint, Excel) sont suffisants pour réaliser un dossier, il existe d’autres applications qui peuvent améliorer la qualité de présentation de vos documents :
Canva
Cet outil de mise en page dispose d’un large panel de modèles et d’une interface graphique permettant d’adapter le style de votre document et de lui donner une esthétique agréable qui peut représenter une plus-value s’il est bien utilisé.
Modifier, diviser, fusionner ou compresser un document PDF
Plusieurs outils en ligne vous permettent de modifier vos documents PDF. Le site smallpdf.com en est un relativement complet. Lorsque vous n’avez que quelques actions à accomplir, ses services sont gratuits.
Les communes adoptent chacune des politiques d’encouragement à la culture indépendantes les unes des autres. Voici un résumé des modalités de soutien des principales villes romandes (liste non exhaustive). Les délais sont amenés à être modifiés.
Pour plus de détails et vérification, rendez-vous sur le site internet de votre commune.
Important : Les services culturels communaux sont en principe les premiers partenaires de l’artiste. Dans la majorité des situations, leur soutien sera nécessaire avant de pouvoir obtenir une aide cantonale.
Ville de Lausanne
Catégories de soutiens : création musicale, tournée de concert, accueils de concerts dans une salle à Lausanne.
Délai : à tout moment.
Catégories de soutiens : production discographique, concerts, créations et productions musicales.
Délais : deux fois par années (janvier et septembre), plus d’information sur leur site internet.
Catégories de soutiens : non-précisées, pas de soutien aux tournées.
Délai : au minimum huit semaines avant le déroulement du projet.
Commune de Fribourg
Catégories de soutiens : non-précisées.
Délai : trois mois avant le début du projet.
Ville de Neuchâtel
Catégories de soutiens : création artistique, enregistrements.
Délais : au minimum trois mois avant le déroulement du projet. Périodes de postulation : 15 décembre – 30 avril ; 1er mai – 31 août ; 1er septembre – 14 décembre.
Commune de Bienne
Catégories de soutiens : création artistique, production discographique (sauf pressage), tournées et concerts à l’étranger.
Délais : 15 février et 15 août pour les créations et la production discographique ; au minimum quatre semaines avant pour les tournées et concerts à l’étranger.
Commune de Delémont
Catégories de soutiens : non définies.
Prendre contact par téléphone avec le Service Culture et Sports au 032.421.91.51.
Catégories de soutiens : création artistique, production discographique.
Délai : fixés au fur et à mesure. Plus d’informations sur leur site.
Commune de la Chaux-de-Fonds
Catégories de soutiens : non-précisées.
Délais : pour un montant inférieur à 2’500 CHF : 31 mars, 30 juin, 30 septembre, 31 décembre. Pour un montant supérieur à 2’500 CHF : 31 mars et 30 septembre.
Commune de Vevey
Catégories de soutiens : non-précisées.
Délai : 3 mois avant le déroulement du projet.
Commune d’Yverdon-les-Bains
Catégories de soutiens : aides à la création et à la diffusion.
Délai : 4 semaines avant la séance de commission.
Les cantons adoptent chacun des politiques d’encouragement à la culture indépendantes les unes des autres. Voici un résumé des différentes modalités de soutien des cantons romands. Les délais sont amenés à être modifiés. Pour plus de détails, informez-vous sur leur site internet.
Important : dans la majorité des situations, les services cantonaux ne fournissent de subvention que dans le cas où la commune d’établissement des porteurs du projet en fourni déjà une.
Canton de Vaud
Catégories de soutien : productions discographiques (dès le deuxième album), tournées, publications d’œuvres, concerts, festivals.
Délais de dépôt : 28 février, 31 mai, 31 août, 15 novembre et minimum 3 mois avant le déroulement.
Canton du Valais
Catégories de soutien : créations de spectacles musicaux et résidences ; tournées et projets de diffusion ; festivals ; saisons de clubs de musique.
Délai de dépôt : au minimum 8 semaines avant le début du projet.
MusiquePro Valais : Bourses pour musicien-ne-s et groupes, pour l’aide à la composition, soutien aux collaborations professionnels-amateurs, mentorat pour les artistes émergents.
Canton de Genève
Catégories de soutien : aide à la diffusion, programmes de résidences à l’étranger.
Délai de dépôt : au minimum 12 semaines avant la réalisation du projet.
République et canton du Jura
Catégories de soutiens prioritaires : création artistique, diffusion et publication d’œuvres, échanges artistiques, résidences d’artistes.
Délai de dépôt : au minimum trois mois avant le début du projet.
Canton de Fribourg
Catégories de soutien : résidences de création, concerts, mise au concours de bourses.
Délai de dépôt : au minimum trois mois avant le début du projet.
Canton de Neuchâtel
Catégories de soutien : créations musicales, événements musicaux, production discographique, organisation de saisons musicales.
Délai de dépôt : au minimum trois mois avant le début du projet.
Canton de Berne
Catégories de soutien : création musicale, production discographique, couverture de déficit pour les tournées et manifestations.
Délai de dépôt : au minimum deux mois avant le début du projet.
Communes et cantons
Les politiques culturelles des communes et cantons sont indépendantes les unes des autres. Certains services publics soutiendront, par exemple, les premières productions alors que d’autres ne fourniront leur aide qu’à partir de la seconde.
Plus d’informations dans les onglets ci-dessus.
Fondation Pro Helvetia
Pro Helvetia attribue des contributions à la production de supports de son dans les domaines du jazz et de la pop. Un subside ne peut être accordé que si un label garantit la distribution internationale. Les productions représentant une première œuvre ne peuvent obtenir de soutien.
Financements participatifs
Les stratégies de financements participatifs sont régulièrement utilisées par les artistes pour produire leur album. Celles-ci demandent un réel investissement temporel, personnel et promotionnel.
Plus d’informations dans l’onglet « financements participatifs » ci-dessous.
Communes et cantons
Un certain nombre de communes et de cantons soutiennent les tournées en Suisse et à l’étranger.
Plus d’information dans les onglets ci-dessus.
Fondation suisse des artistes interpètes SIS
La Fondation soutient des projets d’artistes par l’octroi de fonds pour des spectacles et des tournées en Suisse et à l’étranger.
Délai de dépôt : au minimum deux mois avant la tournée.
Dispositions spécifiques : Montant maximum du soutien : CHF 5’000.-. Les demandes excédant ce montant doivent être adressées six mois à l’avance. Elles doivent être validées par le conseil de fondation et sont accordées à titre exceptionnel.
Fondation Pro Helvetia
Pro Helvetia soutient les séries de concerts de renommée suprarégionale dans le cadre desquelles sont programmées des créations suisses, les tournées à l’étranger de musiciens suisses, la participation à des festivals et autres manifestations internationales importantes.
Délai de dépôt : au minimum 8 semaines avant la tournée pour les subsides de moins de CHF 25’000.-. Délais spécifiques pour les demandes excédant CHF 25’000.-.
Fondation Suisa
La Fondation Suisa soutient les concerts/festivals et tournées en Suisse et à l’étranger. Les requêtes doivent être adressées au moins trois mois avant le début du projet. Les auteurs de projets et les artistes y participant ne peuvent bénéficier que d’un seul soutien par année. Un délai d’au moins douze mois doit être respecté entre deux requêtes. Les tournées doivent comprendre au moins 5 concerts dans 3 régions différentes.
Communes et cantons
Un certain nombre de communes et de cantons soutiennent les projets de résidences artistiques sur leur territoire ainsi qu’à l’étranger.
Plus d’information dans les onglets ci-dessus.
Fondation CMA – Programme de soutien en résidences
Grâce à un don de la Loterie Romande, la FCMA dispose de budgets pour coordonner des projets de résidence de créations artistiques dans les cantons romands.
Fondation Pro Helvetia : Résidences-ateliers à l’étranger
La fondation Pro Helvetia soutient les artistes dont l’activité a démontré un rayonnement supra-régional en leur proposant, par une mise au concours, des séjours d’une durée de trois mois en atelier dans divers pays du monde entier.
Délai de postulation : chaque année, de novembre à mars.
Les stratégies de financements participatifs peuvent être complémentaires aux possibilités de subventions susmentionnées, et parfois même les remplacer. Adopter ce système implique un réel investissement temporel, personnel et promotionnel, tout en impliquant des contreparties (billets de concert, CD, affiches, etc.) qui doivent être attrayantes pour vos co-financeurs (à intégrer dans votre budget). En cas d’échec d’une campagne, vous n’aurez rien à payer et les personnes qui vous auront soutenu seront remboursées.
S’il existe plus de 40 plateformes de financement participatif (ou crowdfunding) en Suisse, voici les deux principales :
Wemakeit
Probablement la plateforme la plus répandue en Suisse, wemakeit propose plusieurs options de suivi additionnelles (payantes) pour vous aider à mener à bien votre campagne. Le guide de base est également disponible gratuitement.
100-days.net
Cette plateforme a été créée par l’éditeur de la newsletter « Ron Orp », largement diffusée. La durée des projets est libre et tous les outils pour mener à bien votre financement participatif sont mis à votre disposition.
Pour des conseils concernant votre projet, la direction que vous souhaitez lui donner, nous vous invitons à participer à une séance de Toolbox party organisée par la Fondation cma dans différentes régions de Suisse romande, gardez l’oeil sur nos actualités.
De nombreuses associations et structures se mobilisent pour soutenir la scène musicale en Suisse romande. Celles-ci agissent souvent dans des champs très spécifiques. En voici quelques-unes :
Concerts traduits en langue des signes
Le Projet Sourds & culture, établi à Genève, organise régulièrement des traductions de spectacles en langue des signes. Cela représente un travail de collaboration relativement conséquent et concerne principalement le milieu du théâtre, mais peut également convenir pour les concerts francophones.
Les bureaux culturels
Les bureaux culturels s’adressent à tou-te-s les artistes et professionnels des milieux culturels. Ceux-ci proposent de la location de matériel à prix préférentiel (matériel son, vidéo, lumière etc.), du conseil et des formations. Ils mettent également à disposition, pour utilisation dans leurs locaux, des ordinateurs performants équipés de programmes et outils de traitement d’image / son, ainsi que d’imprimantes haut-de-gamme.
Il existe deux bureaux culturels en Suisse romande à Genève et à Lausanne.
La réalisation d’un premier album autoproduit suit généralement un processus en quatre étapes, à savoir : la production, la fabrication, la diffusion et la promotion.
Mis à jour © Arnaud Martin, Irascible, novembre 2018
Liste non exhaustive, par ordre alphabétique
Autorisation de pressage
Suisa
Avenue du Grammont 11bis, 1007 Lausanne
Tél.: +41 (0)21 614 32 32
suisa@suisa.ch
Entreprises de pressage
Industriestrasse 15, 5432 Neuenhof
Tél.: +41 (0)56 416 46 46
production@adon.ch
WOLFPACK UNITED
Rue Léon Jouhaux 6, 75010 Paris, France
contact site
MPO France
Rue de Paris 40, 92100 Boulogne Billancourt, France
Tél.: +33 (0)2 43 08 29 90
Confliktarts
Place des Lices 34, 35000 Rennes, France
Tél.: +33 (0)2 99 92 89 05
Liste non exhaustive, par ordre alphabétique
CVW Disques Office
Rte de l’industrie 13, 1754 Rosé
Tél.: +41 (0)26 425 85 60
Godbrain Distribution
Federweg 22, 3008 Bern
oliver@godbrain.ch
Place du Nord 7, 1005 Lausanne
Tél.: +41 (0)21 323 09 79
info@irascible.ch
Musikvertrieb AG
Badenerstrasse 555/557, Postfach 1420, 8048 Zurich
Tél.: +41 (0)44 497 17 00
info@musikvertrieb.ch
Phonag Records AG
Rohrstr. 44, 8152 Glattbrugg-Zürich
Tél.: +41 (0)44 808 75 90
info@phonag.ch
Rohrstrasse 44, 8152 Glattbrugg
Tél.: +41 (0)44 808 75 75
info@tba.ch
Willy Lugeon
Chemin du Jura 6, CP 71,1055 Froideville
Tél.: +41 (0)21 646 51 42
On distingue dans la pratique deux phases dans l’organisation d’un concert: l’analyse de faisabilité, qui intervient avant la confirmation de l’artiste, et la préparation du concert, entre la confirmation de l’artiste et le jour de sa prestation.
Mis à jour © Aurélien Mabon, novembre 2018
1. Construire un budget intégrant les recettes et les dépenses prévisionnelles
2. Rédiger un plan de communication
3. Confirmer l’intérêt et la disponibilité de l’artiste (auprès de son agent-e)
4. Réserver une salle (ou poser une option à confirmer ultérieurement)
5. Soumettre une demande d’autorisation de manifestation à la Police du Commerce de la commune (indispensable pour mettre en vente le concert, attention au délai), et une demande à la SUISA (déclaration des droits d’auteur-trice, cf. obligations légales pour organiser un concert).
Bien anticiper les coûts et faire preuve d’un optimisme mesuré quant aux recettes permettent de préparer un budget prévisionnel au plus proche de la réalité finale. L’accord avec l’artiste se concluant sur la base du budget prévisionnel, un écart important avec le budget final (final settlement) peut coûter cher à l’organisateur-trice ou valoir quelques discussions.
Les dépenses (ou frais) à intégrer au budget :
Les cachets
Les besoins de l’artiste et de sa production (voyage, hôtel, repas, transports locaux)
Les frais de location du matériel (technique)
Les frais de location de la salle
Les frais de location de personnel (technique, accueil, sécurité…)
Les frais de promotion (la communication)
Les frais liés aux droits à déclarer (SUISA, Swissperform…)
Les recettes à intégrer au budget :
Les revenus de billetterie (moins les taxes et les frais de billetterie)
Les revenus liés au sponsoring
Autres (bars, etc.)
La promotion est une composante essentielle de la réussite d’un concert. Un plan de communication dépend toutefois de nombreuses variables et il n’existe pas de plan-type. En fonction du temps et du budget à disposition, de la position géographique ou encore de la notoriété de l’artiste (ou de sa stratégie), les actions à engager peuvent être tout à fait différentes. Quelques actions courantes peuvent toutefois être relevées. Au besoin, n’hésitez pas à vous faire conseiller par un professionnel ou une agence spécialisée.
Les actions courantes d’un plan de communication ?
– Créer un visuel de base (souvent une affiche) et ses déclinaisons (formats, largeur et hauteur)
– Digital Marketing (site internet, médias sociaux, e-mailing, e-influence…)
– Affichage et flyering (attention, de nombreuses communes interdisent l’affichage dit « sauvage » sur leur territoire. Leurs panneaux sont souvent réservés aux associations locales, se renseigner en amont auprès des communes concernées sous peine d’être amendé)
– Presse écrite (achat d’espaces publicitaires, si possible avec rabais grâce à un partenariat)
– Radio (idem)
– D.O.O.H (Digital Out Of Home, affichage digital)
– Relations Presse (articles, annonce du concert, critique…)
– Autres (sponsoring, ambassadeurs officiels…)
La préparation d’un concert peut se décomposer en 6 étapes clés (chronologiques) :
– Mettre en vente les billets
– Mettre en œuvre et suivre le plan de communication
– Préparer les équipes nécessaires à l’organisation
– Préparer l’accueil technique
– Préparer l’accueil du public (entrées, placeurs, presse, billetterie et accréditations)
-Convoquer les collaborateurs et ouvrir les portes
– Après le concert : demander des décomptes de billetterie, paiements (cachets selon accord), et déclaration SUISA
Mise en vente des billets : A qui s’adresser ?
Il existe des solutions de billetterie print@home à implémenter directement sur son site internet (Infomaniak, Secutix, Petzi…). L’autre option consiste à s’adjoindre l’aide d’un prestataire en billetterie qui dispose également, en plus de son site internet, de points de vente physiques pour l’achat de billets physiques (Ticketcorner, Starticket, FNAC…)
Equipes à prévoir le jour du concert :
Plusieurs équipes collaborent à la logistique du concert :
– Une équipe technique composée du-de la responsable technique (stage manager) et de ses technicien-ne-s (roadies). Elle est en charge du déchargement et parfois de l’installation du matériel. Des chauffeur-e-s (runners) sont également parfois à prévoir.
– Une équipe de restauration (catering), en charge des repas pour les artistes et le personnel
– Une équipe de sécurité avec un-e responsable et des collaborateur-trice-s (faire appel à une entreprise en fonction de la taille et de la nature du concert)
Afin de préparer l’accueil technique :
– Éplucher le rider de l’artiste (demandes diverses) et sa fiche technique (cf. Exemple de fiche technique)
– Prendre contact avec le-la responsable technique de la salle
– Procéder aux réservations des voyages, hôtels, restaurants…
– Commander le matériel son, lumière etc. (confirmer les devis)
– Prendre garde à la circulation du matériel entre la Suisse et l’UE (cf. Circulation du matériel musical entre la Suisse et l’UE)
– Obtenir toutes les autorisations nécessaires (carnet ATA, circulation de poids lourds, parking, pyrotechnie…) et permis de travail (parfois nécessaires aux artistes étrangers)
– Penser à communiquer le planning horaire à tou-te-s les intervenant-es (arrivée, installation sound-check, catering, 1ère partie, changement plateau, concert, démontage….)
– Penser à communiquer à tous les responsables et collaborateur-trice-s les numéros et contacts importants (urgence notamment)
Un instrument de musique est-il considéré comme un « effet personnel » ou comme une « marchandise » ?
Si un instrument de musique isolé peut être considéré comme faisant partie des « effets personnels » (défini comme transportable à la main et sans usage commercial), l’ensemble du matériel d’un groupe est au contraire considéré comme de la « marchandise » par les autorités douanières.
Afin de faciliter l’importation temporaire de ce type de marchandises, plusieurs pays ont conclu la « Convention douanière sur le carnet ATA pour l’admission temporaire de marchandises » (Bruxelles, 6 décembre 1961) donnant naissance au carnet ATA, ainsi que la « Convention relative à l’admission temporaire » (Convention d’Istanbul, 26 juin 1990).
Les marchandises peuvent-elles circuler librement entre la Suisse et l’UE ?
Les accords bilatéraux conclus entre la Suisse et l’UE excluent la libre circulation des marchandises telle qu’elle est permise dans l’espace Schengen. Pour faire transiter du matériel de musique sur le territoire Suisse, il vous faut remplir une demande de carnet ATA auprès des autorités compétentes.
Qu’est-ce qu’un carnet ATA ?
Le carnet ATA (Admission Temporaire / Temporary Admission) est un document douanier international qui autorise le transit de marchandises sur de nombreux territoires. Il peut être vu comme un passeport pour les marchandises devant séjourner temporairement en Suisse.
Le carnet ATA remplace les documents douaniers nationaux et les procédures usuelles pour l’importation et l’exportation de marchandises (plus longues et plus coûteuses). Il permet à son titulaire d’éviter le paiement ou le dépôt de droits de douane ou de tout autre taxe normalement perçue à l’importation ou à l’exportation.
Que comprend et comment fonctionne un carnet ATA ?
Le carnet ATA comprend la liste détaillée du matériel en transit (objet, marque, modèle, numéro de série, poids et valeur estimative). Délivré par les Chambres de commerce cantonales, il doit être tamponné à chaque douane traversée.
Où et comment se procurer un carnet ATA ?
Une liste exhaustive du matériel doit être envoyée à la Chambre de Commerce de votre canton, par internetou par voie postale. Celle-ci vous délivrera le carnet ATA contre le versement d’une caution.
La Chambre de commerce qui émet le carnet ATA assume la fonction de caution à l’égard des autorités douanières étrangères. Afin de couvrir les risques liés à cet engagement, le titulaire du carnet ATA doit fournir une garantie (une caution) équivalente à 10% de la valeur du matériel. Un conseil : attention à ne pas surévaluer l’ensemble du matériel, sous peine de devoir engager une lourde caution.
Combien coûte un carnet ATA ?
Le coût de la constitution d’un carnet ATA dépend des émoluments du canton d’émission, de la valeur de l’expédition, de la quantité de marchandises (Comptez un minimum d’environ CHF 100.- et CHF 1.- par tranche de CHF 1’000.- de matériel).
Dans quels pays le carnet ATA est-il reconnu ?
Le carnet ATA permet de voyager avec du matériel de musique dans 78 pays (Europe, Japon, Etats-Unis..). La liste de tous les pays est consultable ici.
Quelle utilisation puis-je faire du matériel en transit ?
Pour le matériel importé et exporté, le carnet ATA prévoit les utilisations suivantes :
– Echantillons pour démonstrations
– Matériel professionnel (dont les instruments de musique)
– Matériel d’expositions, foires, congrès…
Les marchandises en transit ne peuvent ni être prêtées, ni louées, ni transportées hors du lieu de la manifestation. Elles doivent par ailleurs être exclusivement utilisées par la personne détentrice du carnet ATA, ou sous sa propre direction.
Le merchandising fait-il partie des marchandises libres de transiter ?
Le merchandising (la vente de produits dérivés : disques, vêtements, accessoires…) n’entre pas dans la liste du matériel autorisé pour une admission temporaire. À savoir également, le matériel promotionnel n’est pas considéré comme du merchandising.
Quelle est la durée de validité d’un carnet ATA ?
Un carnet ATA est valable 1 an. Il ne peut pas être prolongé.
IMPORTANT A SAVOIR : les autorités douanières étrangères sont habilitées à réduire le délai fixé pour la réexportation des marchandises (par exemple deux ou trois mois). Ce délai abrégé figure sur la souche d’importation et doit être impérativement observé, quand bien même le carnet ATA est, lui, encore valable.
A quoi dois-je penser et quels sont les pièges à éviter pour ma demande de carnet ATA ?
– Établir une feuille de route aussi précise que possible. Celle-ci doit tenir compte des bureaux de douanes traversés, notamment leurs horaires d’ouverture (anticipez également la circulation, notamment les heures de pointes). Un retard ou un camion bloqué en douane peuvent avoir de fâcheuses conséquences.
– Ne pas lister le matériel promotionnel (CD, dossier de presse…).
– Veiller à faire viser spontanément et systématiquement le carnet ATA auprès des autorités douanières (signature et tampon), de part et d’autres des frontières, à l’aller et au retour. La responsabilité du titulaire du carnet est engagée en cas de visa manquant (et des émoluments supplémentaires).
– Ne jamais signer les feuillets en avance.
– Ne pas ajouter de marchandises en cours de voyage (achats personnels, souvenirs…).
De quoi dois-je m’assurer lors des passages en douane ?
– Présenter systématiquement les marchandises à chaque bureau de douane, de part et d’autre des frontières traversées.
– Faire viser les encarts et les feuillets du carnet ATA par les douanier-ère-s, contrôler l’exactitude des imputations et contresigner avant l’apposition du cachet d’authentification.
– S’assurer que les autorités douanières ont bien retiré le volet correspondant.
J’ai loué du matériel de musique à l’étranger, ai-je besoin d’un carnet ATA pour son transit en Suisse ?
L’utilisation d’un carnet ATA n’est pas autorisée en Suisse dans les cas de location. Dans ce cas, il est nécessaire d’établir une déclaration en douane d’admission temporaire (DDAT). C’est par exemple le cas des tentes louées à des entreprises étrangères.
A qui faire appel pour prendre en charge ces formalités douanières ?
Pour vous faciliter ces formalités douanières, des entreprises de transitaire en douane offrent ces prestations (renseignements auprès de la Chambre de la Commerce Cantonale)
Liens utiles :
ATA Swiss
Les Chambres de Commerce cantonales : Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Valais, Vaud
Site de l’Administration fédérale
Site de la Chambre de Commerce Internationale
Convention douanière sur le carnet ATA
Convention relative à l’admission temporaire de marchandises
Un enregistrement musical tant digital que numérique est composé de deux éléments avec des droits distincts : l’œuvre* et le master*.
L’œuvre est le travail de l’auteur-e et du-de la compositeur-trice. Elle est gérée par l’éditeur-trice.
Il s’agit donc des textes des chansons et des partitions des musiques. Les droits associés sont les droits d’auteur-e.
Ces droits s’appliquent du simple fait de la création. Il existe plusieurs façons de gérer ces droits : individuellement ou en gestion collective. Cette dernière est le cas le plus commun. Les droits sont ainsi gérés par une société d’auteur-e-s comme la Suisa (Suisse), la Sacem (France) ou la Sabam (Belgique).
Pour que l’œuvre soit écoutée, il faut qu’elle soit jouée ou enregistrée. C’est le travail du-de la producteur-trice et des interprètes. On parle ici de master. Il s’agit des droits d’utilisation de l’enregistrement. Les droits associés sont les droits voisins. Ces droits sont gérés collectivement pour les exploitations des enregistrements dans les médias et gérés de gré à gré dans les autres situations.
Quand un phonogramme est mis en ligne, il y a donc deux types de rémunérations :
– la rémunération pour droits d’auteur-e qui récompense le travail des auteur-e-s, compositeur-trice-s et éditeur-trice-s de l’œuvre ;
– la rémunération pour l’exploitation du master qui récompense les interprètes et les producteur-trices.
Pour qu’un titre puisse être mis en ligne, il faut l’accord préalable de tou-te-s les acteur-trice-s lié-e-s à l’œuvre et à l’enregistrement.
Il existe deux principaux modes d’écoute : le téléchargement et le streaming.
Le téléchargement consiste à obtenir le fichier audio sur le disque dur de son ordinateur ou de son téléphone pour l’écouter indéfiniment sur le support de son choix.
Le streaming consiste à écouter la musique en ligne sans transférer l’intégralité des données sur un support.
Il existe deux types de streaming : le streaming audio et le streaming vidéo.
Le streaming audio a pour acteurs principaux les européens Spotify, Deezer et les américains Apple Music, Amazon Music et Tidal.
Ces services proposent une offre par abonnement : contre un montant mensuel, l’utilisateur-trice est libre d’écouter en illimité tous les titres de son choix. Spotify et Deezer proposent également une offre gratuite financée par la publicité mais n’intégrant pas toutes les options (nombre d’écoutes, possibilité de constituer des playlists ou de changer de titres…).
Le streaming vidéo est porté par YouTube qui représente environ 50 % du streaming global, cet usage est entièrement gratuit et financé par la publicité. Un nouvel acteur, Facebook, se développe dans la diffusion et la rémunération de vidéos musicales.
Le streaming musical regroupe trois types de vidéos :
– la vidéo officielle (clip, extraits de concert…) ;
– le titre en intégralité avec une image fixe ;
– l’utilisation d’un titre en fond sonore ou en illustration d’une vidéo non musicale.
Dans chacun de ces cas, une rémunération pour l’exploitation du phonogramme pourra être envisagée dans la mesure où le titre et ses ayants droit sont reconnus.
Il existe plusieurs solutions pour mettre sa musique en ligne :
Quelle que soit la solution choisie, la mise en ligne demande quelques impondérables :
Faut-il être disponible sur tous les sites ?
Chaque projet a sa stratégie, mais la plus commune et la plus efficace reste d’être disponible sur toutes les plateformes. Les usages montrent une certaine fidélisation du public. Ne pas être sur un site, c’est se priver, de facto, de tous les utilisateur-trice-s de ce site.
Le 25 juin dernier nous avons accueilli en ligne Emily Gonneau de Nüagency, enseignante à Paris IV-La Sorbonne au sein du Master “Administration et Gestion de la Musique” ainsi qu’à l’Ecole de Management des industries créatives sur le programme« Stratégies de développement d’artistes sur internet »
Elle est l’auteure de l’ouvrage “l’Artiste, le numérique et la Musique- Comment survivre dans la jungle d’Internet”.
Emily nous a brossé le paysage des outils et applications de mise en ligne du live disponibles aujourd’hui. Vous trouverez le tableau comparatif de ces outils ainsi que l’intégralité de l’entretien ici.
Un distributeur est un prestataire qui remplit trois missions :
Sa rémunération est indexée sur l’exploitation des titres selon un pourcentage négocié en amont avec le label. Les revenus générés par le numérique sont donc partagés entre le distributeur et le label.
Un agrégateur est un prestataire technique qui ne remplit que les deux premières missions : la mise en ligne de la musique sur les différents sites légaux de téléchargement et de streaming et la collecte des revenus liés à l’exploitation des titres.
Il existe trois types de rémunérations pour l’agrégateur :
Bandcamp est-il un distributeur ?
Bandcamp est un service de vente de musique en ligne permettant à chaque artiste d’avoir un espace dédié, à la manière d’un MySpace. L’artiste décide ce qu’il souhaite vendre et à quel prix. Bandcamp n’est pas une « marketplace » où l’on retrouve toutes les musiques que l’on souhaite, mais une interface de vente directe pour les artistes auprès de leurs fans. C’est pourquoi aucun agrégateur ne fournit ce service.
En résumé, Bandcamp est un service qui ne permet pas de mettre sa musique sur tous les sites, mais permet d’avoir un espace pour vendre sa propre musique, quel que soit le support, au prix de son choix.
Cette rémunération est très variable, ce qui ne facilite pas sa compréhension.
Pour un téléchargement à 0,99 €, environ 0,71 € revient à l’agrégateur ou au distributeur.
Pour un album à 9,99 €, environ 6 € reviennent à l’agrégateur ou au distributeur.
Le montant de la rémunération des droits d’auteur-e est défini par un pourcentage du prix de vente avec un minimum par titre vendu. Les sociétés d’auteur-e-s négocient avec les sites un taux minimum de rémunération pour les droits d’auteur-e. Ces taux peuvent être variables d’une société à une autre.
Pour le streaming, les revenus varient d’un mois à l’autre et d’un pays à l’autre, car ils dépendent des éléments suivants :
– le streaming par abonnement : le montant varie suivant le nombre d’abonné-e-s et le nombre de titres écoutés par les abonné-e-s ;
– le streaming gratuit : le montant varie selon le nombre d’écoutes des utilisateur-trice-s et les revenus générés par la publicité.
Le montant des droits d’auteur-e est quant à lui fixé par un pourcentage par abonné-e avec un minimum garanti par abonné-e. Ce montant est contractuel et défini en amont par la société d’auteur-e-s. Il est compris par exemple à la Sacem (France) entre 0,56 € HT et 1,20 € HT selon le type de services choisis.
Pour le streaming gratuit, le montant des droits d’auteur-e est défini par un pourcentage du chiffre d’affaires. Un pourcentage du chiffre d’affaires est défini en amont par la société d’auteur-e-s ainsi qu’un minimum garanti. À la Sacem (France), le taux appliqué est de 15 % du chiffre d’affaires du service et le minimum garanti d’un titre streamé est de 0,0022 € HT.
En résumé, les revenus du numérique varient de mois en mois selon le type d’utilisation (téléchargement ou streaming), le pays, le type d’usage (gratuit mais financé par la publicité ou abonnement) et le type de droits (droit d’auteur-e ou droits voisins).
Pour faire simple, il y a deux sources de revenus pour l’exploitation numérique d’un phonogramme :
La première, la rémunération des auteur-e-s compositeur-trice-s, se fait automatiquement entre le site de streaming et les sociétés d’auteur-e-s (Suisa, Sacem…). Le taux de rémunération est calculé selon un pourcentage du chiffre d’affaires, un pourcentage du prix de l’abonnement le cas échéant et encadré par des minimums garantis. Chaque titre obtient la même rémunération, quelle que soit sa notoriété. C’est le principe de la gestion collective. La répartition se fait tous les trimestres.
La seconde est la part liée à l’enregistrement.
Cette rémunération se base sur 50 à 70 % du chiffre d’affaires des sites de streaming. Les plateformes ne communiquent pas (pour des raisons stratégiques) sur la part réelle du chiffre d’affaires dédiée à la rémunération des droits voisins. On ne peut donc qu’estimer la part dédiée à la rémunération des producteur-trice-s et des interprètes.
Cette somme est partagée entre différents acteur-trice-s. Le distributeur et/ou l’agrégateur qui peuvent avoir contractuellement un pourcentage de ces revenus, compris entre 10 et 50 %.
Le montant collecté par le-la producteur-trice doit ensuite rémunérer les interprètes selon les conditions du contrat qui lie le-la producteur-trice et les interprètes. Habituellement, la rémunération se fait via l’agrégateur ou le distributeur tous les mois.
Combien reçoit un-e auteur-e et/ou un-e compositeur-rice ?
Les sites rémunèrent le travail des auteur-e-s et compositeur-trice-s via les sociétés de gestion collective. Dans le cas d’une œuvre sans éditeur-trice, 50 % des droits sont reversés aux auteur-e-s et 50 % aux compositeur-trice-s.
Dans le cas d’une œuvre avec éditeur-trice, chaque partie possède 33 % des droits.
Combien reçoivent les interprètes ?
En théorie, les interprètes sont rémunérés lors de l’enregistrement du titre pour leur prestation de musicien-ne. Dans le cas d’une autoproduction, on ne se paye pas soi-même pour s’enregistrer. Un second volet de rémunération apparaît avec l’exploitation du titre. C’est un taux qui est négocié entre le-la producteur-rice et les interprètes.
Lorsque le titre est exploité, les revenus liés au numérique sont versés au-à la producteur-trice qui, ensuite, verse ces droits aux interprètes selon les taux définis en amont.
La rémunération des artistes-interprètes dépend donc du cachet lors de l’enregistrement de l’œuvre et d’un pourcentage sur les royalties négocié avec le-la producteur-trice.
Combien reçoivent les producteur-trice-s ?
Les revenus des producteur-trice-s correspondent aux royalties après déduction de la part du distributeur (le cas échéant) et de la rémunération des interprètes selon des taux contractualisés et négociés en amont.
Le taux de distribution est fixe et défini à la signature du contrat de distribution.
La rémunération des interprètes fait aussi l’objet d’un contrat entre l’artiste et le label.
Le distributeur ou l’agrégateur fournit un relevé des écoutes et des streamings. Un versement (mensuel ou trimestriel) est fait par le distributeur ou l’agrégateur si le montant généré est supérieur aux frais bancaires (au-dessus d’une vingtaine d’euros selon les acteur-trice-s). Les royalties sont conservées le temps d’atteindre le seuil de versement.
Les versements se font à partir d’un seuil de quelques dizaines d’euros. En dessous de ce montant, il est plus coûteux pour les services du distributeur ou de l’agrégateur de réaliser un virement bancaire. Si le seuil n’est pas atteint, l’argent est bloqué jusqu’à atteindre le seuil permettant le versement. En cas de rupture de contrat, les droits sont versés quel que soit leur montant.
Les métadonnées sont toutes les données associées au fichier audio à savoir les champs titre, auteur, compositeur, interprète, année de production, code ISRC, P line et C line, genre musical, explicit lyrics pour le marché américain…
ISWC et ISRC sont des codes soumis à des normes internationales ISO.
Le code ISWC (International Standard Musical Work Code) – qui permet l’identification de l’œuvre – est fourni par la société d’auteur-e-s. Il est rarement demandé par les plateformes de téléchargement et de streaming.
Le code ISRC (International Standard Recording Code) est l’identification de l’enregistrement. Il est indispensable à l’exploitation numérique du titre. Il est fourni aux labels par les sociétés de producteur-rice-s (comme Swissperform pour la Suisse et la SCPP et la SPPF en France).
Sans label, on peut obtenir un code ISRC par son distributeur ou son agrégateur, le plus souvent gracieusement. Attention, ce service peut être facturé quelques dizaines d’euros par certains distributeurs et agrégateurs. Les tarifs sont de 1 € ou 1 $ par code.
Faut-il être affilié à la Suisa pour diffuser sa musique en ligne ?
Il n’y a pas d’obligation d’appartenir à une société d’auteur-e-s pour diffuser sa musique sur les services en ligne. Toutefois, ces acteur-trice-s restent les plus performant-e-s pour collecter vos droits sur les usages de votre musique en général et en ligne en particulier. Ils ne collectent que vos droits d’auteur-e (la rémunération des auteur-e -s-compositeur-trice-s et éditeur-trice-s), mais pas ceux de l’enregistrement.
Le mode de rémunération est basé sur la gestion collective. Cela signifie que la rémunération à l’acte est identique pour tou-te-s les créateur-trice-s d’œuvres, peu importe leur notoriété.
Est-il autorisé de diffuser sa musique sur son site ?
La diffusion d’une musique sur un site est une diffusion publique. Elle ne rentre pas dans les exceptions qui sont un usage gratuit ET privé ET familial. Il n’y pas de droit à payer quand on chante « Joyeux anniversaire » au moment du gâteau ou quand on met un disque lors d’un voyage en voiture. Toutefois, sur votre site d’artiste, une tolérance est acceptée et vous pouvez diffuser votre musique.
L’usage d’Internet comme outil de communication par les titulaires de droits a établi cette tolérance sur les sites des artistes. Il est en effet absurde de payer des droits de diffusion pour diffuser sa propre musique sur son propre site.
Ce n’est pas la même chose dans le cas d’une reprise car, pour mettre une musique en ligne, il faut l’accord de tous les ayants droit du titre. Il est donc nécessaire d’obtenir une autorisation préalable des auteur-e-s-compositeur-trice-s de l’œuvre originale.
L’exception Creative Commons
Quel que soit le type de licence choisie en Creative Commons, vous pouvez être présent-e-s sur tous les services de musique en ligne. La condition pour être distribué est d’être titulaire des droits. Si vous choisissez de gérer vos droits en Creative Commons, il n’y a aucun problème.
Les droits de sa musique
Pour mettre sa musique sur Internet, il faut s’assurer que l’on en possède tous les droits.
Que l’on soit autoproduit ou dans une structure, il faut avoir auparavant l’accord des auteur-e-s et compositeur-trice-s pour la création de l’enregistrement et l’accord des musicien-ne-s et des producteur-trice-s pour la mise en ligne.
Droits d’auteur-e
Ces droits s’appliquent du simple fait de la création.
Il vous revient donc la responsabilité de faire valoir vos droits. La gestion directe est contraignante et complexe, mais peut être une solution pour des projets partiellement (pour ne pas dire entièrement) déconnectés des réseaux traditionnels de diffusion. En dehors de ce cas, il est préférable de se faire aider.
La gestion collective
Les sociétés d’auteur-e-s sont des regroupements d’auteur-e-s, de compositeur-trice-s et d’éditeur-trice-s qui gèrent collectivement leurs droits. Ces sociétés à but lucratif sont gérées par leurs membres. Le principe est simple : l’union fait la force.
Il n’est pas obligatoire de choisir la société de son pays. Chaque société a ses conditions d’adhésion. Leur mécanique reste toutefois la même : elles gèrent collectivement les droits de leurs membres. À usage identique, rémunération identique. Par exemple, un streaming d’Ed Sheeran rapporte autant en droits d’auteur-e que le streaming d’un-e artiste moins connu-e.
Comment sont collectés les droits ?
Les sociétés d’auteur-e-s collectent sur un territoire. Elles ont des accords de réciprocité afin de récupérer les droits générés dans les autres pays. Pour le numérique, les sociétés d’auteur-e-s signent des accords pour l’ensemble de leurs répertoires avec chaque service.
Ainsi, les droits générés lors des passages radio et des ventes en Suisse seront collectés par la Suisa. Les droits de vos concerts en France seront collectés par la Sacem puis reversés à la Suisa. Enfin, vos streamings de tous les pays où Spotify existe seront collectés directement par la Suisa.
Le choix d’une société d’auteur-e-s
Il est important de choisir une société d’auteur-e-s avec laquelle il est facile de se comprendre, qui s’exprime donc dans une langue que vous maîtrisez.
Il faut ensuite que les œuvres aient une activité, qu’elles soient jouées sur scène, diffusées dans les médias et vues sur Internet pour qu’elles génèrent des vues.
Si un-e auteur-e-compositeur-trice produit son propre album et ses propres concerts, il-elle devra payer des droits d’auteur pour presser ses disques et ses vinyles et pour les concerts qu’il-elle organise. En effet, dans ce cas précis, l’artiste est aussi producteur-trice et organisateur-trice de spectacles. Il-elle doit donc s’acquitter des obligations des activités en payant des droits d’auteur-e pour une reproduction mécanique d’une œuvre sur un support et pour une exécution publique lors d’un concert. Il faut donc choisir le bon moment pour s’inscrire.
Lors de la mise en ligne de son album sur Internet, il est préférable d’avoir déposé ses œuvres en gestion collective pour ne pas perdre une part des revenus liés à l’exploitation en ligne.
Ensuite, il faut s’intéresser à l’endroit où la majeure partie de votre activité se déroule. Si vous êtes un groupe basé à Genève mais que 95 % de vos concerts et de vos relais médias sont en France, une adhésion à la Sacem plutôt qu’à la Suisa peut avoir davantage de sens. Il est toujours possible de réserver un ou plusieurs territoires à une autre société d’auteur-e-s, une option qui peut être envisagée quand on génère un certain volume de droits.
Quelle que soit votre décision, n’hésitez pas à contacter et à rencontrer ces sociétés d’auteur-e-s qui pourront vous aiguiller dans vos choix.
Et pour l’enregistrement ?
Les droits liés à l‘enregistrement appartiennent au-à la propriétaire du master, à savoir le-la financeur-euse. Si un studio d’enregistrement vous propose d’enregistrer votre EP et de garder le master en échange, c’est à lui que reviennent les droits du master et, de ce fait, les rémunérations liées à une exploitation en ligne. Il est donc primordial de définir les rôles de chacun-e dans les clauses du contrat.
Il est indispensable de clarifier ce point au préalable, surtout en cas de partage de la part producteur-trice de chacun-e (au sein du groupe qui autofinance un enregistrement par exemple). Si au début de l’aventure, il est acté que les revenus sont réinvestis dans le projet, il vaut mieux anticiper un possible succès ou le départ d’un-e membre du groupe en définissant les parts de chacun-e en amont. Cette démarche n’est pas la plus excitante, mais elle est indispensable pour éviter les problèmes au cours de la vie du projet.
Les licences alternatives
Il existe des licences alternatives, dites libres, comme les Creative Commons.
Les Creative Commons sont des contrats de mise à disposition d’œuvres que l’auteur-e consent dans le cadre d’une diffusion en ligne. Ces licences ne remplacent pas le droit d’auteur-e, qui est inaliénable, mais permettent à l’auteur-e d’autoriser certains types d’utilisations sans demande préalable.
Il existe différents types de licences intégrant la possibilité de modifier une œuvre, le cadre de son utilisation commerciale, les conditions de son partage…
Pour qu’une œuvre puisse être en Creative Commons, il faut que tou-te-s les auteur-e-s et compositeur-trice-s de l’œuvre donnent leur accord.
Dans le cas d’une reprise, l’accord par rapport à l’œuvre originale est requis.
Dans le cas d’une œuvre intégrant un remix (l’enregistrement d’une autre œuvre), il est nécessaire d’avoir l’autorisation des auteur-e-s-compositeur-trice-s du remix ainsi que du-de la producteur-trice de l’enregistrement ayant permis le remix.
Les Creative Commons ne sont pas incompatibles avec la gestion collective. Il est possible d’être, à la fois, en gestion collective et en Creative Commons (sans utilisation commerciale, sans modification).
Distribuer sa musique
Il existe de nombreuses solutions pour distribuer sa musique. Les logiques de développement sont très variables selon les esthétiques dans la mesure où la notion d’album peut encore avoir un sens et une valeur (pop rock, chanson, world) ou pas du tout (électro, hip hop…). Quoi qu’il en soit, il faut rendre votre musique accessible au plus grand nombre, c’est-à-dire accessible le plus facilement possible par son public potentiel.
Idéalement, il est préférable d’être sur le plus de sites possibles.
La distribution n’est pas gratuite, et le choix d’opter pour le prestataire qui va fournir le meilleur rapport qualité prix vous revient.
Pour rappel, les sites les plus importants (hors Asie) sont iTunes, YouTube, Spotify, Deezer et Amazon.
Certains sites peuvent être incontournables selon l’esthétique musicale comme Beatport pour l’électro ou Qobuz pour le jazz et la musique classique.
Les points à ne pas manquer :
– Choisir un bon prestataire
Selon le budget et le volume d’écoute des titres, optez pour le distributeur ou l’agrégateur le plus adapté à vos besoins.
Il est préférable de faire appel à ce type d’acteur plutôt que de se contenter d’un upload direct sur YouTube et Spotify. En effet, grâce aux avantages d’une distribution, la musique se retrouve dans la base de données comme Shazam, qui est un outil essentiel pour la découverte de nouveaux talents. Autrement dit, un agrégateur ou un distributeur permet d’avoir une meilleure gestion de ses droits sur YouTube, en collectant aussi les usages de sa musique en dehors de sa page YouTube. Ainsi, sans avoir un compte YouTube performant ou populaire, on obtient une meilleure monétisation.
– Options et frais annexes
Pas de codes ISRC ? L’agrégateur les fournit. Oui mais à quel prix ? Soyez attentif aux frais annexes que proposent certains acteurs comme la création du code ISRC, la création d’une page label dans leur interface pour accéder à vos données d’exploitation, des frais liés à la création d’un nouvel EP ou à une modification d’œuvre, des frais pour une livraison rapide, des frais pour une présence sur YouTube… Bref, avant de choisir votre agrégateur, lisez bien les petites lignes et les frais annexes qui peuvent y être associés. Il existe des solutions pour toutes les bourses, reste à choisir la plus adaptée à votre projet et à votre budget.
– Fournir de bonnes données
Il est INDISPENSABLE de fournir des données claires, justes et complètes lors des livraisons de vos titres sur les plateformes. Une erreur en amont est souvent bien difficile à rectifier et peut se traduire par quelques centaines de francs suisses perdus « si votre œuvre ne rencontre pas le succès escompté.
Il est également INDISPENSABLE de déposer ses œuvres dans sa société d’auteur-e-s avant la mise en ligne des musiques. La collecte de droits après la mise en ligne peut se révéler compliquée auprès de certaines plateformes. Hors gestion collective, il est impossible d’avoir un contrat de rémunération pour la part droit d’auteur-e avec la plateforme.
Promouvoir sa musique
Les réseaux sociaux sont d’excellents outils pour construire et garder le lien avec sa communauté. À condition de respecter quelques éléments de base :
– Ne pas utiliser des réseaux que l’on ne sait pas utiliser ou que l’on n’aime pas
Inutile de vous créer un compte Snapchat si vous n’utilisez pas ce service. Mieux vaut vous concentrer sur les services avec lesquels vous êtes le plus à l’aise ;
– Rester cohérent-e-s
Votre communication sur les différents canaux doit être en phase avec votre projet musical, que ce soit graphiquement ou au niveau du contenu ;
– Rester informé-e-s
Les réseaux sociaux changent régulièrement. Il est nécessaire de garder un œil sur ces évolutions permanentes ;
– Ne pas perdre de temps
Ces outils sont chronophages. Il faut savoir y consacrer un peu de temps mais régulièrement. Pour cela, il faut s’organiser et planifier sa stratégie (message, fréquence de publication et de connexion, etc.) ;
– Capitaliser sur les rencontres faites sur ces réseaux
Vos meilleurs relais seront les personnes avec qui vous avez pu échanger, soit suite à un concert, soit via les réseaux sociaux ;
– Ne pas faire que de la promotion
Le moteur des réseaux sociaux reste l’émotion. Annoncer froidement vos prochaines dates ou la sortie d’un EP n’aura pas un grand impact. À vous d’inventer un storytelling qui vous ressemble ;
– Avoir un chez soi
Il est indispensable d’avoir un site web, même simple, et ce, pour deux raisons. Les réseaux sociaux empilent des informations. Il est très complexe de mettre à disposition la somme des données qu’on peut rechercher (nombre de dates, discographie, contacts promo ou tournée, retombées médias…) sur Facebook ou Twitter. De plus, vous êtes à la merci des moindres changements de cap de ces sites, voire de leur disparition.
Le site Internet doit regrouper les informations que peuvent rechercher le public comme les professionnels (contact artiste, contact promo, informations pour la scène) ;
– Innover
L’originalité paye à condition d’être toujours cohérent-e avec son projet artistique.
En résumé :
Être soi-même sur les réseaux que l’on apprécie et avec lesquels on se sent à l’aise. Communiquer sur ce que l’on souhaite raconter sur son projet, au-delà des simples informations.
Créer du lien avec le public pour avoir des relais forts pour son projet et toujours garder une page web à soi, reprenant toutes les informations nécessaires sur le groupe.
Auteur-e : personne physique qui écrit les paroles d’une musique.
Agrégateur : opérateur technique qui met en ligne les phonogrammes sur différentes plateformes et collecte les royalties liées aux exploitations des titres via ces différents services.
Compositeur-trice : personne physique qui compose la musique. On peut être un-e compositeur-trice sans forcément écrire sa musique sur partition.
Distributeur : personne morale qui propose, en plus du travail d’agrégateur, un soutien logistique et promotionnel au développement des phonogrammes sur les services en ligne.
Éditeur-trice : personne morale ou physique qui gère et permet le développement et l’exploitation d’une œuvre.
Interprète : personne physique jouant de la musique.
Producteur-trice : personne morale ou physique qui finance l’enregistrement d’une œuvre et développe son exploitation. Il-elle se rémunère sur l’exploitation de l’enregistrement.
Code ISRC : International Source Recording Code. C’est un identifiant unique pour chaque enregistrement. Il est indispensable pour une exploitation en ligne. Il est fourni par les sociétés civiles de producteur-trice-s et, en absence de label, par les agrégateurs ou les distributeurs.
Code ISWC : International Standard Musical Work Code. C’est un identifiant unique pour chaque œuvre. Il est créé par les sociétés d’auteur-e-s et sert à l’identification des œuvres sur les services en ligne pour permettre la rémunération des auteur-e-s et des compositeur-trice-s.
Œuvre : création originale d’un-e auteur-e et/ou d’un-e compositeur-trice. L’œuvre est protégée par le droit d’auteur-e. Elle est identifiée par un code ISWC.
Master : enregistrement d’une œuvre. Il est la propriété du-de la producteur-trice. Les droits voisins sont associés au master. Il est identifié par un code ISRC.
Monétisation : action de générer des revenus sur une page Internet. C’est la principale source de revenus sur YouTube. Une vidéo est monétisée quand il y a de la publicité qui génère un revenu à chacune de ses vues.
Métadonnées : éléments d’informations complémentaires à l’enregistrement. Les métadonnées comprennent les crédits du titre (auteurs, compositeurs, producteurs, les visuels et tous les éléments d’identification du titre (genre, code ISRC etc …)
Phonogramme : enregistrement d’une œuvre.
Royalties : terme usuel pour aborder les revenus du-de la producteur-rice générés par une exploitation en ligne des phonogrammes.
Streaming : action de lire un fichier en ligne sans transfert complet et intégral du fichier sur son support
Téléchargement : action de transférer un fichier en ligne sur un support propre (ordinateur, téléphone).
Vy-Creuse 5b
VD – 1260 Nyon
Suisse
Vy-Creuse 5b
VD – 1260 Nyon
Suisse
lundi, mardi, jeudi
de 9h30 à 17h
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