L'enquête est le résultat d'un mandat donné par la Conférence des chefs de service et délégués aux affaires culturelles des cantons romands (CDAC) à la Fondation romande pour la chanson et les musiques actuelles (FCMA) et à PETZI, la faîtière des salles de concerts et festivals de musiques actuelles à but non lucratif. Elle représente près de deux ans de travail, écrivent la FCMA et PETZI dans un communiqué.
"L'objectif était d'établir une cartographie des soutiens aux musiques actuelles en Suisse romande ainsi que des recommandations à l'intention des collectivités publiques et des acteurs du terrain pour une meilleure prise en compte du secteur, une redéfinition des dispositifs de soutien en place et l'application de dispositifs visant à améliorer la diffusion des œuvres et des artistes de Suisse romande", écrivent la fondation et la faîtière.
L'étude s'est penchée sur douze villes et trois agglomérations de communes de sept cantons romands: Genève, Vernier, Nyon, Lausanne, Vevey, Yverdon, Bulle, Fribourg, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Sion et Delémont.
Elle a passé au crible les données de quatre types de bénéficiaires d'aides: les artistes, les lieux de diffusion (clubs, salles de concerts et festivals), les structures d'entourage (FCMA, labels, agences de réservation et de gestion) et autres (faîtières, musées, radios, médiation, etc).
Si les définitions varient parfois, les musiques actuelles regroupent généralement le rock, la pop, la chanson, le rap, l'électro, le jazz et les musiques improvisées ou encore les musiques traditionnelles et du monde.
L'une des principales conclusions de l'étude est "le peu de soutiens publics aux musiques actuelles", "de loin pas suffisants". Ce manque d'aide "n'entre pas en adéquation avec l'engouement rencontré par ce domaine que ce soit en concert ou en écoute à la maison", peut-on lire dans le rapport.
"Ce manque de financement à tous les niveaux (artistes, salles de concerts et festivals, structures d'entourage) est un des facteurs pour expliquer la difficulté pour les artistes romands de consolider une carrière et de s'exporter de façon efficiente. Il induit automatiquement une sous-rémunération du travail, soit des étapes de développement qui ne donnent pas lieu à du travail rémunéré et beaucoup trop de travail dissimulé", relève l'étude.
Pour apporter des "améliorations conséquentes" à ce secteur des musiques actuelles, la Fondation romande pour la chanson et les musiques actuelles (FCM) et la faîtière des salles de concerts et festivals de musiques actuelles à but non lucratif (PETZI) préconisent d'agir sur quatre champs d'action. Ces recommandations visent directement ou indirectement l'entier de cet écosystème.
Il s'agira de valoriser les structures et les acteurs des musiques actuelles en leur donnant plus de moyens, et permettre de rémunérer correctement le travail effectué à toutes les étapes de la chaîne (création, production et diffusion). Il s'agira aussi de mutualiser les possibilités de soutiens de la part des collectivités publiques sur le territoire romand, afin de permettre aux artistes et à leur entourage de pouvoir consolider une carrière en Suisse et à l'étranger.
"Lex plateformes"
Autres recommandations: partager l'information sur les dispositifs de soutien, les lieux de conseils et les formations entre les faîtières, les clubs et salles de concert et les collectivités publiques ainsi que d'inscrire le secteur des musiques actuelles comme un enjeu fédéral.
Une idée proposée est aussi la création d'un mécanisme de redistribution d'une taxe sur les recettes des plateformes de streaming à travers un fonds national pour la création phonographique. Un renforcement des programmes de soutien au développement de carrière et aux résidences de création est aussi préconisé.
Article RTS, 23.11.2022
Cartographie & propositions d'instruments innovants